L'histoire de Notre Dame des Vignes
La vigne était abondante autrefois en Dauphiné. et le tout petit village de Sassenage, qui ne se trouvait pas encore en bas mais à l'empacement des Côtes aujourd'hui était tout entouré de vignobles.
Au milieu des vignes se trouvait un cippe romain, qui avait abrité dans une niche la représentation d'une divinité antique, laquelle
fut remplacée quand le Christianisme se répandit dans la région par une statue de la Vierge. Tout naturellement, elle fut désignée sous
le nom de Sainte Marie des Vignes. Et la population locale mais aussi tous les vignerons du Dauphiné vinrent se recueillir là, au milieu des vignes.
Quand les Chrétiens de Sassenage voulurent se doter d'une église, à l'époque de Charlemagne ou de ses fils, ils la batirent tout près de
Sainte Marie des Vignes qu'ils venaient prier depuis longtemps. Et ils lui donnèrent le même nom.
Ainsi, cette église a-t-elle été construite avant l'apparaition de l'art Roman à la fin du Xème siècle. Elle peut dater du IXème siècle, peut être même du VIIIème siècle, au plus tard du début du Xème siècle.
Le grand archéologue dauphinois du XIXème siècle, Fernand de Saint Andéol, est formel : " Malgrè les altérations qu'elle a subies, elle présente encore bien des
des traits intérieurs et extérieurs qui caractérisent le type carolien, et cela à tel point qu'on peut même la présenter comme un
type des petites églises rurales de ces temps reculés et trop peu connues."
Rares sont de tels édifices religieux qui ont surcécu à la vicissitude du temps... et des hommes.
Quand les seigneurs de Sassenage firent bâtir leur château non loin de là, elle devint leur chapelle. Puis elle fut incorporée
au sein d'un prieuré bénédictin de 1328 à 1789, sous le nom de Notre Dames des Vignes, tout en conservant en même temps
le statut d'église paroissiale.
Le prieuré et la paroisse furent balayés par la révolution française, mais la paroisse allait renaître plus tard, en 1844, par la
volonté de ses habitants et rayonner jusqu'en 1921.
Cette petit église fut fréquentée au cours des siècles par des personnalités célèbres en leur temps, notamment par Saint Ismidon qui y fut baptisé.
Texte de Claude Muller